Pour un congrès de clarification et de rassemblement de la gauche
L’ampleur de la crise financière pose l’urgence de la construction d’une société postcapitaliste. Jamais période récente n’a aussi objectivement mis à l’ordre du jour l’hypothèse communiste. Est-elle pour autant vécue comme possible, voire comme souhaitable par nos concitoyen-ne-s ? Nous savons bien que non !
Le communisme comme la social-démocratie restent en crise. Si chacune a sa spécificité, elles n’en constituent pas moins une crise de la gauche et du « socialisme » du XXe siècle. Faire l’inventaire des points d’appui et des obstacles à dépasser pour construire une gauche d’alternative au XXIe siècle nous impose d’approfondir la question du communisme dans son (r)apport à la gauche. En assimilant le communisme au combat perpétuel pour l’émancipation humaine et en travaillant à extraire du capitalisme lui-même les éléments de son dépassement, nous avons engagé ce chantier, qui nous conduit à aborder de manière renouvelée les questions du rassemblement et du devenir même de notre parti.
Dans ce travail, j’ai deux certitudes. La première est que la recomposition de la gauche est bien engagée et peut conduire à sa fragmentation totale et son atomisation. La subirons-nous comme c’est le cas aujourd’hui avec l’émergence du NPA et du Parti de la gauche de Mélenchon, les évolutions de la social-démocratie, la tourmente du PS, ou serons-nous le parti de la clarification politique au service du rassemblement, de la construction des dynamiques unitaires et de progrès indispensables à l’alternative de 2012 ?
Dans ce contexte, c’est ma deuxième certitude : le PCF ne peut être le seul élément fixe et intemporel dans un univers qui ne cesse de bouger. Sauf une métamorphose totale de notre parti (pouvant nous amener de manière consciente et souveraine à s’engager dans la création d’une nouvelle force politique) nous resterons prisonniers d’un outil qui structurellement nous bloque dans une vision étroite du monde et de l’action politique alors que nous voulons être le parti de la démocratie et de la libération humaine.
Notre congrès donnera-t-il un signal dans ce sens ? C’est l’enjeu essentiel de notre 34e Congrès. Nous parlions en décembre dernier d’expérimentations, nous proposons maintenant la création de fronts populaires et citoyens, nous lançons pour les européennes de juin 2009 un appel à la convergence des forces, courants, hommes et femmes voulant oeuvrer à une autre Europe. C’est par la multiplication de ces initiatives, par le dialogue, la confrontation, dans le rassemblement et l’action que nous avancerons.
La direction que je préconise n’est pas facile. Elle exige d’approfondir nos analyses, de poursuivre notre réflexion relative au communisme, d’avoir une ambition politique. Car en définitive il ne s’agit pas d’être moins, mais plus communiste !