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Marie-Pierre Vieu
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6 octobre 2010

Élaboration du budget 2011 de la région Midi Pyrénées

fdg

Déclaration commune du groupe Front de gauche

 

Élaboration du budget 2011

 

La mobilisation actuelle, exceptionnelle, sur la question des retraites constitue un point d’appui essentiel pour amplifier la riposte face à cette loi régressive, et ouvre une brèche pour d’autres luttes sociales.

Elle atteste que l’immense majorité de la population de notre pays rejette la politique de Nicolas Sarkozy et de son gouvernement. Après les élections régionales de mars dernier, elle vient souligner que la majorité UMP n’a plus la moindre légitimité pour prétendre imposer au pays des choix en tout point contraire à l’intérêt général.

En prétendant poursuivre la mise en œuvre d’une orientation désavouée par la société, en faisant le choix des provocations liberticides, en tentant de diviser les citoyens en fonction de leur origine, le pouvoir bafoue la démocratie. Il ne fait cependant que creuser le fossé qui le sépare de l’immense majorité de nos concitoyens.

Les puissantes journées d’action organisées par les organisations syndicales unies soulignent la profondeur des attentes dans notre pays. Elles appellent la gauche à être à la hauteur, à déployer à tout instant et en tout lieu tous les efforts pour les conforter, leur ouvrir une perspective politique crédible qui en retour renforcera le mouvement social.

Dans les actes, comme nous nous sommes engagés à le faire lors de la campagne des élections régionales, notre région doit entrer en résistance face aux dictats de la droite et être un appui pour la contre-offensive du monde du travail, de la jeunesse.

L’élaboration du budget 2011 nous confronte à la nécessaire réflexion sur la mise en œuvre de cet engagement. La gauche dirigeant aujourd’hui 21 régions sur 22, nous avons la responsabilité mais également les moyens, dans l’élaboration de ce budget, de passer outre le cadre imposé par le pouvoir.

Le groupe du Front de gauche est, évidemment, très conscient du corset dans lequel le gouvernement entend enfermer notre discussion budgétaire.

  • Conscient du fait que les collectivités territoriales seront bientôt complètement asphyxiées; que l’encadrement de leurs financements consacrera la disparition de nombreux dispositifs sociaux, consécutive à la forte réduction des moyens qui leur sont alloués ;

  • Conscient que la suppression de la taxe professionnelle, si elle n’est pas visible dès 2011, signifiera par la suite la disparition de 50 % de l’autonomie fiscale des collectivités ;

  • Conscient encore qu’avec la perte programmée de la clause de compétence générale, la volonté affichée par la droite est bien de transformer les collectivités locales en relais des réformes gouvernementales.

  • Conscient enfin que c’est à une recentralisation autoritaire des pouvoirs à laquelle nous assisterons alors, niant l’esprit même de la décentralisation, initiée pour rapprocher les citoyens des lieux de décision et de mise en place des politiques publiques, développer des espaces de souveraineté populaire.

Nous ne pouvons pas accepter une pareille régression sociale et démocratique. Et l’adoption, le 28 septembre dernier, en deuxième lecture, du projet de loi sur les collectivités territoriales ne fait que renforcer cette conviction.

Ne tenant même pas compte des amendements du Sénat, il va à l'encontre du maillage communal de notre pays, de l'autonomie institutionnelle et fiscale de nos collectivités territoriales et du principe de libre administration.

De fait il impose une fusion réorganisant les collectivités, limite leur compétence générale et les  regroupe dans des structures uniformes. De plus en diminuant le nombre d’élus, ce projet veut les éloigner des citoyens et restreindre la démocratie.

En application de la révision générale des politiques publiques, il pousse à son paroxysme la destruction de nos services publics ! 

Il marque une véritable régression dans la recherche de l’égal accès des femmes et des hommes aux responsabilités électives. L’Observatoire pour la parité estime ainsi qu’avec le mode de scrutin uninominal à deux tours que, la part des femmes dans les institutions régionales devrait être ramenée de 47 % à 19 %.  Comparée à la parité que nous vivons aujourd’hui dans notre assemblée, on peut mesurer l’ampleur de la régression !

A cela il faut ajouter encore la remise en cause évidente  du pluralisme dans les assemblées élues et celle  d’une démocratie de proximité.

Cette véritable « contre-réforme tourne le dos à toutes politiques territoriales solidaires, citoyennes et écologiques. Elle va à l’encontre des principes qui scellent notre engagement militant. Elle cherche à nous contraindre d’appliquer une politique en tout point contraire au contrat qui nous lie à nos concitoyens. Elle vise à affaiblir le combat que nous avons le devoir de mener pour débarrasser au plus vite notre pays d’une droite au service exclusif des plus puissants.

 

Dans ce  contexte, l’élaboration et l’adoption du budget 2011 constituera un moment structurant de la vie du Conseil Régional.

Étant le premier acte majeur de la nouvelle majorité régionale, il traduira, aux yeux des Midi-Pyrénéens, l’ambition et le sens que nous entendons donner à notre mandat.

Pour le groupe du Front de gauche, ce budget doit révéler l’engagement politique et public fort de notre majorité.  Qui exprime tout à la fois notre refus de la logique destructrice dans laquelle le pouvoir UMP entend nous faire entrer. Qui use de tous les leviers à notre disposition pour contraindre au recul un gouvernement affaibli et discrédité. Qui en appelle à une riposte commune de l’ensemble des Régions dont les électeurs et les électrices ont confié la direction à la gauche.

Commencer à engager des arbitrages budgétaires anticipant la pénurie, ne nous apparaît pas la bonne solution. Cela ne peut que nous lier les mains pour l’avenir, nous amener à nous soumettre toujours davantage aux diktats du gouvernement. Au risque de démobiliser et décourager celles et ceux qui nous ont, au mois de mars, donné avec éclat le mandat d’agir et diriger à gauche notre Région.

 

Nous ne pouvons pas, sans engager une mobilisation forte pour exiger des ressources supplémentaires (versement transport généralisé, dotations indexées sur le coût réel des charges, remboursement des sommes non compensées dans le transfert de compétences …) construire un budget en régression sur les années précédentes.

Il nous faut, au contraire, nous tourner vers nos concitoyens, pour les informer de la situation et leur donner les moyens d’en être acteurs.

Le gouvernement peut encore bouger si la riposte commune des Régions s’organise. La Région Midi- Pyrénées et sa majorité sortiront renforcées d’un débat public et transparent.

C’est à la population mobilisée de se saisir des obstacles que nous rencontrons, de débattre de ce que doivent être nos priorités, de construire avec nous le rapport de force propre à nous permettre d’affronter le pouvoir central et de le faire reculer.

Nous construirons ainsi un budget dont l'orientation politique permettra d'obtenir l'adhésion du plus grand nombre, car en adéquation avec les besoins sociaux exprimés !

Nous le répétons : la démarche de notre majorité aura d’autant plus de force qu’elle ne sera pas le fait d’une région isolée, mais sera partagée par l’ensemble des Régions dirigées par la gauche, et au-delà par l’ensemble des collectivités qui partagent le souci de faire prévaloir la défense de l’intérêt général et des principes de la République sur la voracité d’une poignée d’actionnaires et d’affairistes au service desquels s’est placé le gouvernement de Nicolas Sarkozy.

Pour l’heure la discussion ne fait que commencer.  Rien ne nous oblige à la précipiter.

Pour notre groupe, repousser  le vote du budget 2011 à février ou mars nous permettra de construire une forte implication populaire, nourrie d’une démarche démocratique et participative, qui peut seule définir les « arêtes » d’un vrai budget régional de gauche  2011, combatif et ambitieux, au service de la population de Midi-Pyrénées.

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Marie-Pierre Vieu
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