A Tarbes (1) : avec les « CFA »
Mardi 19 mars, 18h, salle du Conseil Municipal de Tarbes. La séance doit débuter dans quelques instants. A l’ordre du jour le Plan Local d’Urbaniste. Dans l’arrière salle, une quinzaine de personnes s’amassent. Parmi eux Christophe, Yolande, Richard et Nicolas qui les rejoint avec quelques minutes de retard. Ils sont là, 4 des licenciés du CFA de Tarbes, suite à sa reprise en main par la chambre des métiers.
Et quelle reprise en main ! Dès le début de l’année, les hostilités étaient engagées. Une véritable blitzkrieg. Lors du Comité d'entreprise du 30 janvier dernier, messieurs Pugès et Gayri, Président et directeur du CFA en même temps que Président et directeur de la chambre des métiers des Hautes Pyrénées, informaient les élus du personnel de la suppression de 8 emplois dits « administratifs » sur les 17 existants. Motif invoqué : la mauvaise gestion de la chambre, son déficit structurel dont un trou immédiat de 52 000 euros. Pour comparaison, 52 000 euros c’est 2 fois moins que la somme octroyée, chaque année, par la mairie de Tarbes pour le tournoi des Petits As…
Quant au déficit structurel, il est le lot commun de tous les CFA , mais s‘ il s’agit de trouver ici des responsables, commençons par mettre en examen ceux qui usent aujourd’hui de cet argument pour justifier d’une saignée dans le personnel alors même qu’ils sont aux manettes de l’AFPHP depuis 1995… Telle n’est malheureusement l’orientation qui a été prise. Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage, rappelle l’adage. Mr Gayri, inquisiteur en chef, use d’une formule toute similaire pour justifier la purge qu’il a été chargé d’initier : quand on a le cancer, mieux vaut trancher dans le vif. L’euthanasie du personnel en guise de thérapie pour restaurer l’équilibre budgétaire du centre. Réduire le coût du travail pour renforcer le capital. Encore un humaniste qui s’ignore...
La curée s’organise : pression sur les salariés, tentative d’intimidation des délégués syndicaux. Il s’agit de taper vite et fort. Remember Sarko… Au CA de la structure, la Chambre des Métiers, la CCI, Gérard Trémége, Jean Pierre Artiganave bref la famille UMP et apparentée part en croisade.
En deux mois l’affaire est entendue Faisant fi de toute concertation, de la mobilisation des salariés, des élus locaux et de la gauche, nos artisans passent en force. Les entretiens préalables aux licenciements sont fixés pour le jeudi 21 mars. Le 1er jour de printemps… Avant même que n’ait été rendu l’audit commandé par le Conseil Régional, suite à l’interpellation du groupe Front de Gauche.
Et comme si cela ne suffisait pas, il s’agit de créer un cas de jurisprudence. Pour mémoire. Sur les 8 salariés licenciés, 5 sont des représentants du personnel et des syndicalistes ; certains ont plus de dix ans d’ancienneté, ils ont des familles qui s’inquiètent, désespèrent ; tous étaient incontournables pour faire tourner le CFA. Mais çà, nos démolisseurs s’en foutent. Comme de la qualité de l’accueil et du service qui va désormais être fourni aux jeunes apprentis, pour la plupart en rupture avec le système scolaire.
Révoltant le message délivré cette fin mars à Tarbes !
Alors qu’il y a quelques jours le Sénat votait un amendement qui permettait d’amnistier les salariés qui avaient condamnés par le pouvoir sarkoziste ; ici, on condamne et on fait la chasse à des hommes et des femmes au prétexte qu’ils se battent pour un vrai développement de la formation pro et disent à la casse de leur outil de travail !
Pas question alors d’en rester là, c’est pourquoi ce mardi soir, nous sommes ensemble dans la salle du Conseil Municipal de Tarbes pour interpeller le maire de Tarbes également, Vice-Président du CFA et lui demander de reconsidérer sa position. J’interroge. Qu’entendez-vous faire Monsieur Trémège face à ce plan de licenciement de la honte ? Rien. Pas de réponse. Silence, la droite tue !