On ne laisse pas en paix les assassins de Républicains ; on ne laisse pas en paix les dictateurs. Jamais!!!

A propos de "Franco la Muerte"

mon interview réalisé par Patrick Amand sur "Franco la Muerte" un recueil de nouvelles (noires...) qui sortira le 27 août 2015 aux éditions Arcane 17

Bonjour Marie-Pierre Vieu. Vous êtes responsable des Editions Arcane17. Présentez-nous cette maison d'édition.

Arcane 17 est née début 2009. C’est une maison d’édition et d’initiatives. Je tiens à initiatives car il ne suffit pas de "fabriquer" des livres, encore faut-il ensuite les faire vivre dans des débats et des échanges, nous engager pour eux... 
Le choix d'Arcane 17 n'est lui-même pas anodin; c’est l’Arcane de la renaissance et de l’amour et l’un des plus beaux livres d’André Breton le surréaliste. Notre choix éditorial s’inscrit dans cette lignée: du livre politique plus particulièrement la gauche d’alternative; du livre "citoyen et solidaire" atelier d’écriture, social ou pour mémoire; du roman ou de la poésie et c’est vrai que là encore, la couleur et le ton du récit y sont souvent ceux de la colère la subversion de l’insoumission et de l’espoir malgré tout...
Nous avons édité Marwan Barghouti, Robert Guediguian en dialogue avec Maryse Dumas, un vrai beau témoignage de la lutte des Molex d’Éric Cabanis photographe AFP, ouvert une collection Francs-tireurs pour faire face aux archétypes en vigueur, donner vie à des premiers romans de Philippe Pourtalet, Pierre Domenges... Avec le cycle Franco c’est un rêve d’enfant que je satisfais.

Pourquoi ce recueil de nouvelles avec comme thème Franco ?

Parce que je suis née pyrénéenne et que chaque pyrénéen porte l’Espagne en lui. Petite ma mère instit me racontait Franco, le lendemain de sa mort elle m’a tendu l’Huma émue et m’a lu l’article... J’ai grandi sur fond de luttes et en 86/ 87 j’ai basculé moi-même dans le militantisme: il y avait Devaquet Pasqua et ses lois. A Toulouse on a porté la libération de Jean Philippe Casabonne étudiant tombé sous le coup de la loi d’exception de Felipe Gonzales et arrêté pour connivence avec ETA. Çà a été une de mes premières grandes batailles... 
Puis l’an passé j’ai édité un livre consacré au soutien des communistes espagnols et portugais sous les dictatures Franco et Salazar par les communistes haut pyrénéens. J’ai retrouvé les anciens maires de Tarbes Paul Chastellain et Raymond Erracaret et puis aussi par hasard le nom de mon père alors secrétaire de la CGT cheminots Tarbes à qui on avait demandé de monter une assos de financement de l’aide aux camarades...

Ce recueil pour moi c’est la plus belle manière de continuer à perpétrer ces combattants espagnols français internationalistes... et les auteurs qui ont dit oui à ce projet à commencer par Gérard Streiff nous ont fait un cadeau inestimable.

40 ans après sa mort, vous ne pouviez pas foutre la paix à Franco ?

Non. On ne laisse pas en paix les assassins de Républicains on ne laisse pas en paix les dictateurs. Jamais!!! Et après avec Franco le franquisme n’a pas disparu. On a continué à traficoter avec les enfants; le PSOE a recyclé les hommes et les structures; l’église la monarchie sont toujours fortes, la grande lessive n’a pas eu lieu, les crimes sont restés impunis. Pas étonnant qu’on s’indigne!!! Alors oui le combat continue.

Que des auteurs de polar ou roman noir pour parler de Franco : ils vont s'en donner à cœur joie, non ? 

C’est le but. Quoi de mieux que le polar et le roman noir pour se faire le Caudillo? Montalban l’avait compris Almodovar aussi sur un autre registre... L’Histoire espagnole porte en soi un potentiel de violence de passions d’héroïsme et d’imaginaire qui se mêle parfaitement avec le roman noir : son ton, ses codes, son humour aussi... Très gustatif !!!

Si vous deviez offrir 1 exemplaire de Franco la muerte, à qui ça serait et quelle dédicace feriez-vous?

A Valls. 
Je reprendrai la formule d’Egdar Morin et écrirai : "On verra que l’abandon de la Grèce est aussi grave que l’abandon de la République espagnole." Pour toi Manuel ce livre qui te rappellera d’où tu viens.

Et si Franco se présentait soudainement devant vous, vous dîtes quoi, vous faîtes quoi ? 

Je ne sais pas trop. Je crois que j’irai chercher Pierrot (Domengès) pour lui chanter les Clash.... Je crois que c’est une arme absolue contre les salauds!

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í Hastalabise Marie-Pierre !

Patrick Amand