Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Marie-Pierre Vieu
Archives
9 avril 2012

Carnet de route. Présidentielles/Législatives. Ô mon païs, Ô Toulouse…

FILLETTELundi 2 avril, 18h30. J’entre dans Argelès Gazost. Avec toujours cette joie de petite fille, quand ma mère me faisait faire le tour de cette ville, où elle a débuté comme instit. Dans quelques minutes nous tiendrons notre réunion publique cantonale.

Voilà comment nous procédons avec Pierre Montoya, mon suppléant PG et alter ego aux élections législatives. Depuis le mois de novembre, nous sillonnons chaque semaine les mercredis, jeudis et vendredis, l’un des dix sept cantons de la 2ième circonscription dans laquelle nous sommes candidats. Au 10 avril, nous nous serons rendus dans plus de 182 communes, aurons rencontré leurs maires et tenu plus de vingt réunions publiques.

Une course de fond qui s’est transformée au fil des mois en un marathon pour Jean Luc Mélenchon. Ainsi nous assistons in situ à la progression de la dynamique Front de Gauche, vérifions combien nos propositions s’immiscent puis pénètrent les esprits et ravivent les consciences, réveillant ce sentiment d’appartenance à une classe sociale qui s’était tari au gré des alternances, pour converger sur cette évidence qui forme le socle du vote Mélenchon. Nous sommes la gauche…

70 personnes sont là. Et comme à chaque réunion on côtoie des militants aguerris bien sûr, mais de plus en plus de visages nouveaux, syndicalistes, socialisants qui eux aussi en ont marre de ce pseudo discours sur le réalisme de gauche cache sexe du renoncement politique, des jeunes qui scellent sur cette campagne leur entrée en politique à l’instar cette trentenaire assise sur le côté de la pièce et qui nous confie en substance : « J’étais encore hésitante entre François Hollande et vous, alors je suis venue. Ce qui me plait au Front de Gauche c’est votre manière de travailler une nouvelle union de la gauche. Ca me rassure. »

Quand on sort de ces initiatives, on est vanné mais rasséréné. Parce que nous assistons ici, au commencement d’un processus qui ne peut que s’amplifier. J’entends bien les grincements de dents de certains commentateurs qui espèrent sauvegarder les équilibres politiques et rêvent de l’installation d’un bipartisme, nous débarrassant de l’ambition même d’alternative ; ils se rassurent à bon compte en tentant de réduire la campagne Front de Gauche à la prestation d’un show man d’exception, Jean Luc Mélenchon. Les mêmes nous prédisent un destin type MODEM ou EELV ; un petit tour et puis s’en va, dans une nébuleuse de querelles intestines. Pour ma part, je pense que la force du Front de Gauche vient du fait qu’il s’enracine dans les réalités sociales. Il est la solution pour ces hommes et femmes, qui se sentant abandonnés par la gauche s’étaient progressivement se détournés de la vie politique sans pour autant déserter le terrain des luttes sociales. Il est ce lien que de 95 à 2005 et aux collectifs antilibéraux, nous n’avions pas su concrétiser ; il est cette perspective d’autant plus alléchante, qu’elle se nourrit d’une démarche dans laquelle personne n’a à se renier ; communistes, socialistes, écologistes, altermondialistes, acteurs du mouvement social, chacun préserve ce qu’il a de spécifique et simultanément, ensemble inventent une culture commune. Je l’ai dit, il y a un instant : nous sommes la gauche…

 

20120405_183655Jeudi 5 avril. 18h30, Toulouse. La place du Capitole commence à se remplir ; la foule à arriver, les banderoles et les drapeaux à se déployer. Le meeting commence à vivre et nous le savons tous, la soirée sera magique… Arrivant à pied des allées Charles de Fitte, au fur et à mesure que je m’approche, je sens la fièvre du rassemblement m’envahir. Les souvenirs m’envahissent et cela me fait chaud au cœur : c’est ici même en novembre 1986 que j’ai débrayé pour la première fois, envahi le Cap avec mes potes d’hypokhâgne, participé à toutes les manifs contre le projet Devaquet, vécu la mort de Malik Oussékine comme l’une de ses blessures générationnelles dont on ne guérit pas, pris ma première carte à l’AGET UNEF et à l’UEC. C’est encore là dans ce mouvement, dans la bataille pour la libération de Jean Philippe Casabonne, celle pour la Palestine, pour les sans papiers, toutes les luttes étudiantes qui ont suivi que j’ai croisé bons nombres de militants, d’amis présents ce soir et parmi eux, bien sûr Frédéric Borras et Myriam Martin qui très émue, va prendre la parole pour expliquer pourquoi ex porte parole du NPA, elle choisit aujourd’hui de soutenir la candidature Mélenchon… Il aura fallu 26 ans pour que nous fassions candidat commun : ENFIN ! Quel beau jeudi que ce 5 avril !

Il est maintenant 19h30 et le meeting a commencé. Le Capitole déborde de monde, les rues adjacentes sont aussi bondées, la foule va jusqu’à la place Wilson où des écrans géants ont été montés. Demain les tarbais me raconteront que pour la plupart, ils ont été bloqués à quelques dizaines mètres des bus. Mais cela n’a pas d’importance, le bonheur qui nous submerge l’emporte sur tout le reste. Il y a en effet dans l’air quelque chose d’indéfinissable qui nous chavire : à chercher sans doute dans l’âme des Capitouls et de la République d’Espagne qui président sur la ville…

Ce soir, Jean Luc Mélenchon nous parle de l’urgence sociale et de ces maux, que nous assènent la droite depuis cinq ans. L’essentiel est là. En finir avec Sarkozy ne peut rimer avec compromis social. Le seul remède c’est le Front de Gauche.

 

Vendredi 6 avril. Retour au terrain sur le canton de St Pé. Le début d’après midi est laborieux, la fatigue est là. Pas besoin d’épiloguer. Avec Pierre Montoya, nous entrons dans la petite mairie du chef lieu de canton, il est 17h. La jeune femme qui est à l’accueil côté office du Tourisme, nous réceptionne, rieuse.

« - Bonjour mademoiselle, nous avons rendez vous avec Monsieur le maire, nous sommes les candidats du Front de Gauche aux élections législatives.

- Le Front de Gauche ? Mais j’étais à Toulouse hier soir. Avec le bus d’Argelès. C’était plus simple pour moi que revenir sur Tarbes. D’ailleurs j’ai laissé mes coordonnées à Michou (Michel Torrès of course) si jamais vous avez besoin de moi, j’ai bien envie d’adhérer au Parti… Ah c’est vous Marie Pierre Vieu ? Michou m’a laissé votre numéro de portable, voilà le mien. »

17h05, tiens j’ai oublié ma fatigue. Nous sommes vendredi et la boucle est bouclée. Nous sourions.

 

Publicité
Commentaires
G
Quel choix avons nous dans notre triste circonscription. Voter pour un parti de droite (Ps+ radicaux) ou un parti de droite (UMP). Nuls les gens du NPA et LO et Div G qui ont laissé le champs libre au PS. A croire qu'ils en font le lit.<br /> <br /> Je ne sais pas quoi faire au 2nd tour, s'abstenir ou manger mon chapeau en votant PS ?<br /> <br /> <br /> <br /> Merci pour votre engagement<br /> <br /> <br /> <br /> Georges de SIARROUY
Marie-Pierre Vieu
Publicité
Marie-Pierre Vieu
Newsletter
Publicité