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Marie-Pierre Vieu
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17 avril 2012

Ces lignes qui bougent de manière inouïe…

Carnet de campagne des Présidentielles et les Législatives

 

Front_de_Gauche-300x193L’un des signes annonciateurs d’une grande victoire populaire, c’est quand on se retrouve dans la rue pour manifester et qu’on a plaisir à se reconnaître, à être ensemble, du même côté de la barrière... Combien étions-nous ce samedi 14 avril au matin, place de la mairie à Tarbes pour venir défendre l’hôpital public ? Plusieurs centaines assurément. Avec cette nouveauté que le petit noyau des fidèles syndicalistes, militants politiques, des comités de défense des hôpitaux de proximité, s’était élargi pour accueillir en son sein, infirmiers, médecins voire même des responsables de pôles, qui par leur seule présence, signifiaient la plus cinglante défaite pour l’ARS et son directeur régional, le sieur Xavier Chastel qui n’ont eu de cesse ces derniers mois, de dénigrer le mouvement se développant, au nom du sacro saint consensus scellé entre l’Etat, l’élite hospitalière, les députés de Tarbes et de Lourdes, Jean Glavany et Chantal Robin Rodrigo qui s’étaient pourtant prononcés à l’Assemblement Nationale contre la loi Bachelot, ainsi que les maires UMP des deux villes, Gérard Trémège et Pierre Artiganave.

Le plus formidable quand une question de société comme la santé entre dans la discussion publique, c’est qu’on ne peut plus se dérober, trouver des arguties pour échapper au débat au fond. Et ici les choses sont simples: on ne peut être les héritiers d’Ambroise Croizat et des acquis sociaux, et dans le même temps, mettre le doigt dans cet engrenage meurtrier imposé par la droite au pouvoir, consistant, à non plus adapter l’offre de santé sur les besoins des populations là où elles se trouvent, mais inversement, à circonscrire les besoins humains à une offre… elle-même tributaire du diktat de réduction des dépenses publiques. Dans le premier cas, on fait le choix de la santé pour tous : dans le deuxième on assassine le plus faible, le plus fragile, précaire ou vieux !

Finissons-en avec les poncifs et autres balivernes, validées par de pseudo statistiques bidon. Le projet de fusion des hôpitaux de Tarbes et Lourdes n’est pas né de la volonté de renforcer l’hôpital public et l’offre médicale départementale, par un accroissement des personnels, des moyens et une réflexion axée sur les évolutions en territoire des attentes et pathologies. Il n’est qu’un prétexte pour passer à la moulinette la santé, comme on a avant procédé avec la poste et EDF, ou comme on agit encore avec le rail et l’école. Il s’agit d’éloigner les populations d’une proximité de services, de les habituer à pratiquer l’auto-médicamentation et à se mettre en danger, de leur inculquer l’idée que la santé est un coût avant d’être un investissement d’où le recours au privé pour « soulager l’Etat ». C’est la justification des partenariats Public Privé qui s’avèrent dans les faits le nouvel outil que les ultra-libéraux ont trouvé pour s’arroger le bien public et se le partager entre promoteurs et rois de la finance. Le plus triste dans l’affaire c’est qu’il y ait à gauche, des élus « assez bêtes » ou « suffisamment amnésiques » sur leurs propres combats, pour non seulement accepter ce système mais pire, essayer de nous le vendre comme la seule perspective viable.Allons donc ce serait faire peu de cas des citoyens que nous sommes ! Tremblez Monsieur Chastel. We are very dangerous  Les lignes sont en train de bouger…

 

Dans le Nouvel Obs de la semaine, Pierre Weil, le fondateur de la Sofrès s’interroge : « Mélenchon peut-il porter atteinte à la crédibilité de la gauche ? ». Mais justement, qu’est ce qui fait la crédibilité de la gauche ? Pour moi, si cela suppose l’allégeance aux thèses des Gracques et de Terra Nova, d’accepter la rigueur comme nouveau modèle de développement et avoir pour seul horizon, le réalisme social, appelons çà du Blairisme, du Zappatérisme, du Papamdréisme, du Strausskahnisme ( d’avant le Sofitel) mais sûrement pas, la gauche… D’ailleurs comment une gauche qui nie, exclut ou rejette le peuple et toute manifestation populaire, peut-elle seulement être crédible ? Car qu’elle est son histoire sinon celle d’un mouvement perpétuel qui mêle conquêtes sociales, politiques, débats intellectuels, mobilisations culturelles, associatives et citoyennes ?

J’ai écouté le discours de Jean Luc Mélenchon samedi après midi à Marseille. J’étais présente à son meeting dimanche 15 avril à Pau. De quoi était-il d’abord question ? De cette dynamique et élan populaire que nous sommes en train de construire, et qui va nous permettre d’en finir avec la droite et la finance. De cet espoir qui va naître si en France nous sommes la nation qui oeuvre à rebours des politiques de faillite économique et sociale imposées en Grèce, Italie et Espagne ; qui consacre le SMIC à 1700 euros, nous extrait du carcan de Lisbonne, abroge la loi Bachelot et la T2A… Et après la France il y aura en mai des élections législatives en Grèce puis ce sera au tour de l’Allemagne ; dans les deux cas, la Coalition de la gauche, des mouvements et de l'écologie ou Die Linke mènent un combat tout aussi intensif que le nôtre. Oui les lignes vont bouger…

Comme tous ces hommes et femmes qui font le Front de Gauche, je débute la semaine la rage au cœur… et le sourire au coin des lèvres. Avec cette conviction, que lorsqu’on commence à retrouver le goût de la liberté et de l’émancipation, alors plus rien ne vous arrête. Avec cet appétit du militant de gauche qui a encore des Bastilles plein les yeux !

 

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